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Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité, ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. – Benjamin Franklin

 

Je complote, tu conspires. Nous complotons, nous conspirons. Ils manigancent.

En 1945, Karl Popper, philosophe des sciences, a défini la théorie conspirationniste en ces termes : « Il existe une thèse, que j’appellerai la thèse du complot, selon laquelle il suffirait, pour expliquer un phénomène social, de découvrir ceux qui ont intérêt à ce qu’il se produise. Elle part de l’idée erronée que tout ce qui se passe dans une société, guerre, chômage, pénurie, pauvreté, etc., résulte directement des desseins d’individus ou de groupes puissants. »

Actuellement, il suffit d’exprimer une opinion vent contraire à celles officielles, pour être cloué au pilori du conspirationnisme, qui bien évidemment n’est jamais le fait du Prince, mais celui de l’idiot de service. Et aussi sec, voilà ce dernier ostracisé quand non poursuivi par ceux-là même qui revendiquent à pleins poumons la liberté d’expression, bannière en berne au pays des Lumières.

Il est donc fort curieux de constater que le documentaire Hold-up provoque une vengeresse levée de boucliers par les Godillots bien-pensants qui à visionner ce « mille feuilles de fake news », voire ce brûlot de superstitions populistes, braillent au mensonge, à l’apologie décomplexée du complot et en exigent l’autodafé. Il est tout aussi fort curieux de constater que soit opposé à deux autres documentaires, beaucoup plus inquiétants, un silence remarquablement comminatoire. Derrière nos écrans de fumée (Netflix), pour le premier, explicite magistralement l’impact des technologies connectées et de l’intelligence artificielle sur nos sociétés. Fichées par les algorithmes jusque dans nos slips ! Big Pharma, pour le second (Arte), est une enquête accablante quant aux pratiques des géants de l’industrie pharmaceutique. Racoleur et caricatural ont répliqué les dites entreprises. Motus et bouche cousue pour le reste, concerné de près, de loin ou pas du tout.

Il est vrai également que la compétition catastrophiste covidienne est propice à de nombreux coups de Jarnac honteux, publics et privés, puant les règlements de compte bas de gamme. Dernier exemple en date : l’Ordre des médecins – gestionnaire de la bonne parole et de la délation, plus collabo tu meurs -, celui des Bouches-du-Rhône se complaît à traîner en justice un de leurs pairs, et non des moindres, le professeur Didier Raoult, aux motifs de charlatanisme et de « violation de la confraternité », accusation que l’on pourrait retourner à ces cinq Good Doctors dont on ignore et le nom et le palmarès !

Chut, surtout pas d’amalgames. Faut pas faire de vague.

Certes gérer la crise sanitaire Covid 19 n’est pas chose facile. Pour personne. Que l’on soit volontairement confiné dans une cellule de secret défense ou arbitrairement, sur ordonnance plénière et jupitérienne, moyennant un bon de sortie. Mais néanmoins, cette dualité entre le « Moi Président, je suis seul à décider » et le « vous obéissez ou c’est 135€ et plus, si récidive » ne justifie en rien la manière surréaliste, aberrante et déshumanisée de sa gestion par le gouvernement Macron. Gestion qui vire au syndrome de Münchhausen : « j’alimente ta maladie, j’en favorise tous les symptômes physiques et psychologiques, mais je te le jure, la main sur le cœur et sur mon porte-feuille, que c’est pour ton bien ! »

Oui, je sais… ça fait chier.

Macron et Castex envisagent de nous confiner jusqu’à l’été 2021 et plus si affinités pandémiques ! A ce rythme de croisière « confinatoire », le vaccin résilient finira peut-être par sauver moins de Français que leur politique sanitaire prétend aujourd’hui le faire. Car chaque jour qui passe, ils « tuent » indirectement des dizaines de leurs concitoyens, leur désespoir allant parfois jusqu’au suicide. Comment ces gens-là, à l’intelligence frisant des cimes que le vulgaire ne peut ni comprendre, ni atteindre, vivent-elles avec ça ? Bien ? Ou alors, force est d’admettre qu’ils s’en contrefoutent.

Au moment même où l’on revendique à qui mieux mieux l’éducation comme étant la potion magique contre l’ignorance délétère qui cancérise nos esprits, s’interroger, se poser des questions, faire jouer son bon sens, réfléchir devient ainsi peu à peu blasphématoire et condamnable. S’interroger serait donc, semble-t-il par les temps qui courent, s’offrir au bordel du doute, une gâterie complotiste. Tous en ligne, une seule file, une seule pensée. Le politiquement correct. Qu’il soit ou non admissible, on s’en fout. Vraiment ?

Pourtant élever l’incompétence à un tel niveau justement d’incompétence, pose question. On peut s’en tenir à la lecture de ses résultats, entre impéritie, incohérence et inexpérience, en réponse à une situation sanitaire inédite. On peut taxer ses acteurs, que l’on a voté – ne l’oublions pas – de médiocratie galopante, d’être de pauvres clowns sociopathes en pleine dérive autocratique. Les débats télévisés se sont érigés à ce propos en houleux confessionnaux médiatiques, au nom justement d’une liberté d’expression sacralisée dans les marges de plus en plus étroites et liberticides de l’urgence sanitaire.

Comment imaginer un seul instant que les lobbies tout azimut qui dirigent le monde, agissent avec une malveillance voulue et aient pour objectif de museler les peuples et d’en faire les esclaves de leur bon vouloir ? Comment imaginer que ceux-là même qui veillent sur notre santé en monétisant la science, qui nous défendent en faisant commerce des armes, qui déclarent des guerres pour protéger nos libertés et nos territoires, qui proposent l’instauration de bonnes pratiques pour contrecarrer une réglementation contraignante, puissent agir en détriment du bien-être collectif, au nom de leurs seuls intérêts ? Comment imaginer que ces « groupes d’intérêt », ces « groupes d’influence », ces « groupes de pression », coproducteurs des politiques publiques, puissent être à ce point tordus ?

Oui, je sais… ça fait chier de se l’imaginer !

A l’origine, le terme anglais lobby désigne un hall d’hôtel, une salle commune, si bien que par extension faire du lobbying est à proprement parler faire antichambre, le plus souvent pour rencontrer une personnalité influente. Tapiner pour le business.

Ce faire antichambre est une pratique aussi vieille que le capitalisme. Son ancêtre le plus récent s’appelait le complexe militaro-industriel, autre flux circulaire d’argent et de guerres menées au nom des ressources, qui s’est peu à peu étendu comme une pieuvre, aux Big Pharma, l’agro-alimentaire, le tabac, le sucre, etc., jusqu’à Internet et les réseaux sociaux. Et j’en oublie !

Les lobbies et leurs dirigeants – du moins ceux que l’on donne à connaître au public -, seraient donc aux dires des indignés de la bien-pensance, des anges bienveillants, soucieux du bien-être collectif que nos désirs individualistes corrompent.

C’est oublier que l’Histoire nous chante d’autres refrains. Beaucoup plus hard. C’est oublier un peu vite que les premiers bailleurs de fonds de Mussolini et de Hitler furent non seulement des groupes industriels, de la finance et du commerce et en général, les cartels anglo-américano-allemands mis en place dans les années 20, mais aussi une oligarchie financière internationale basée à Londres et à Wall Street.

Tout ce beau monde qui monte au créneau en criant à la manipulation devant le documentaire Hold-up, aurait-il oublié jusqu’à la tristement célèbre trust IG Farben1 qui fournissait le gaz Zyklon B, destiné à l’extermination des Juifs. Rappelons Bayer ! Sa célèbre aspirine, ses achats des déportées à Auschwitz pour des expériences médicales et ses néonicotinoïdes, tueurs d’abeilles mais bénéfiques aux betteraves sucrières. Monsanto, le mastodonte de la privatisation du vivant avec ses pesticides et ses semences dictatoriales, son fameux Agent Orange, ses pyralènes passés à l’as et son non moins célèbre glyphosate, cette Pénélope mortifère. Bayer et Monsanto qui ont joyeusement convolé en justes noces, classe business, pour un monde meilleur. Et combien d’autres !

Rappelons que le coronavirus est un fameux carton d’invitation pour l’industrie pharmaceutique, bien décidée à participer à ce bal alchimique, d’une charité toute lucrative. N’a-t-elle pas relevé impudiquement ses cotillons pour solliciter une protection accrue de sa propriété intellectuelle comme condition de ses investissements dans un vaccin. Panacée pourtant aléatoire, compte-tenu, entre autres défis scientifiques et technologiques, des nombreuses mutations de la Covid 19 et de tout ce que l’on en ignore, mais hautement intégriste puisque la vaccination étant vantée comme un acte citoyen, le refuser est se mettre ipso facto au ban de la société. « Égoïste irresponsable » et le sempiternel « j’espère que vous pleurerez sur vos libertés quand l’un de vos proches sera malade » sont les moins pires des  formulations actuelles, porteuses de futurs lynchages plus musclés.

Oui je sais, ça fait chier… C’est pour notre bien.

Oui, les lobbies sont partout. Ils s’infiltrent partout et agissent partout. Et c’est un hold-up insidieux en cols blancs. Notre société est lobbytomisée, avant d’être lobotomisée. Depuis notre intimité jusqu’aux arcanes du pouvoir. Ils n’y échappent pas non plus. Ils obéissent. Et le plus puissant atout stratégique des lobbies, hormis les manœuvres mafieuses, est la manufacture du doute, autre forme plus souterraine du complot. Ni fraude, ni fabrication de fausses données. Juste semer le doute en manipulant l’information scientifique, via des articles publiés dans des revues ad hoc ou la production pléthorique d’études de toxicité destinées aux autorités.

Alors oui… l’incompétence haut de gamme est une arme politique pour engendrer un climat anxiogène qui favorise, entre autres, la mise en place de législations répressives et liberticides.
Quand le terrorisme de la peur est une propagande de soumission, c’est politique.
Quand on dit tout et son contraire, c’est politique.
Quand pendant dix mois, rien n’est fait, absolument rien, c’est politique.
Quand les lits de réanimation ne trouvent d’autre réalité que celle de la palabre, c’est politique.
Quand on ignore les lits disponibles dans les cliniques privées, c’est politique.
Quand on bidonne les chiffres des morts volontairement en changeant constamment les indicateurs des statistiques, c’est politique.
Quand on joue au bilboquet avec le virus Covid-19, un coup je te confine, un coup je te déconfine, un coup je te reconfine ad nauseam, c’est politique.
Quand on paie les médecins pour signer les certificats de décès portant la mention « mort du Covid » quelle que soit la pathologie, c’est politique.
Quand on leur interdit de prescrire, c’est politique.
Quand toute consultation devient Covid et est surfacturée, c’est politique.
Quand on met en place une délation rémunératrice, c’est politique.
Quand on cryogénise les poseurs de questions à coups de gaz lacrymo ou de grenades de désencerclement, c’est politique.
Quand on juge une chose essentielle et l’autre non, c’est politique.
Quand on détricote sciemment le tissu social, économique, culturel et affectif d’une nation, c’est politique.
Quand on censure maladivement toute remise en interrogation, c’est politique.
Paiement sans contact, société sans contact ? C’est politique.
Great Reset ou non.

Oui, je sais… ça fait chier !

Oui, cette incompétence est un leurre. Une distraction pour embobiner nos neurones, gélifiés à un point tel de trouille et de surabondance d’informations contradictions qu’actuellement, la vérité n’est plus crédible. Une vraie censure. Qui nous fait baisser les bras. Ne plus rien voir, ne plus écouter, ne plus rien dire. Abandonner. La dépression en marche. Mais à l’inverse, croire aveuglément au système, le défendre bec et ongles, demain peut-être les armes à la main, conduit au même résultat. Nous déresponsabiliser collectivement.

Serions-nous tous devenus des emoji schizophrènes ? Ce sont les esclaves qui créent le dictateur. Cela aussi, c’est politique.

Comme le professe cet antique adage juridique : Is fecit cui prodest – « Celui qui agit est celui à qui cela sert ».

Dis-moi qui finance, je te dirai qui nous contrôle.

 

© L’Ombre du Regard Ed., Mélanie Talcott – 16/11/2020.
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Note
1.- En 1925, IG Farben regroupe six des plus gros producteurs chimiques allemands. En août 1927, Standard Oil conclura avec lui un programme conjoint de recherche et développement sur l’hydrogénation (production d’essence à partir du charbon), procédé découvert par un chercheur allemand en 1909. En 1928, Henry Ford fusionnera ses actifs allemands avec ceux d’IG Farben. Le 9 novembre 1929, un cartel pétrochimique international sera créé suite au mariage d’IG Farben avec les Britanniques ICI et Shell Oil, et les Américains Standard Oil et Dupont. C’est l’accord entre Standard Oil et IG Farben qui constitue le pilier du cartel. Lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate, IG Farben a passé des accords de cartel avec 2000 sociétés dans le monde, dont Ford Motor Co., Alcoa, General Motors, Texaco et Procter et Gamble, pour n’en citer que quelques-unes.
Avant la Deuxième Guerre mondiale, les 250 plus grosses firmes américaines contrôlaient deux-tiers des avoirs industriels aux États-Unis, dont la majorité était dans les mains d’une centaine de sociétés. Après la guerre, les cent plus grandes entreprises, appartenant à huit groupes financiers, contrôlaient non plus les deux-tiers, mais les trois-quarts de l’économie industrielle américaine.

A consulter
https://www.monde-diplomatique.fr/2003/10/RIVIERE/10610
https://www.monde-diplomatique.fr/2006/05/CASSELS/13454
https://www.monde-diplomatique.fr/2015/01/RAVELLI/51928

– Big pharmas labos tout puissants, Arte – https://www.youtube.com/watch?v=LPZva_Bu8wE

A lire
Confessions d’un tueur à gages économique, de John Perkins. Il y décrit son propre passé de tueur à gages économique pour le compte d’une oligarchie financière. Il explique que lorsque les tueurs à gages ne réussissent pas à faire plier le pays concerné, on déploie alors les « chacals » pour exécuter les basses œuvres : assassinats ou coups d’État. En cas d’échec des chacals, c’est à l’armée d’intervenir directement. En un sens, IG Farben fut le tueur à gages économique de l’oligarchie financière de l’époque et les nazis, les chacals.

Sur le Docteur Mabuse, de Fritz Lang
Depuis sa geôle, il dirige une organisation criminelle totalitaire dont l’emprise sur ses émissaires s’avère sans partage. Les ordres sont donnés par une voix. Une voix ! Brûler, exécuter, sans logique. Faire régner la terreur. L’emprise du docteur Mabuse sur ses sbires, ses proies, ne connaît aucune limite. Même les médecins psychiatres y cèdent. Mabuse meurt. Mabuse demeure. Persécutant de son spectre, le clinicien en blouse blanche devenu son pantin.

En tête : dessin de El Roto

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