Quand les rats sautent du navire…

« Ils sont tous là. Ils sont venus, dès qu’ils ont entendu ce cri. Il va mourir, le Manu… »

Je n’ai jamais apprécié Emmanuel Macron. Je ne dis pas aimé, sentiment qui réclame une intimité certaine, inclus pour tourner in fine à la détestation. Après avoir écrit à son encontre bien des textes saignants sur mon blog l’ombre du regard, jamais je n’aurais pensé qu’un jour, je le défendrai !

Spectacle lamentable que celui de la révolte des rats qui quittent le navire, en abandonnant le capitaine à son sort. Des charognards autour d’un cadavre agonique lui arrachant chacun des lambeaux de haine. Politiques de tous bords, intellectuels et intervenants de circonstances, éditorialistes, journalistes et consorts, liberté d’expression ou non, peuple français… Tous inondent de leur vindicte verbeuse, aussi égotique que revancharde, les plateaux de télé et la une des médias. La guillotine est devenue virtuelle. La politique, une chienlit.

Je me sens d’autant plus libre de le dire, n’ayant jamais voté de ma vie. L’Histoire nous l’enseigne, la politique corrompt tout ce qu’elle touche. Et nul n’en sort les mains propres. Au premier chef ceux qui se targuent d’exercer le pouvoir suprême, non pas parce qu’ils ont une vision du pays qu’ils prétendent gérer – ceux là sont rares, un par siècle, tel De Gaulle devenu le paillasson expiatoire de tous ces névrosés déjà dans les starting-blocks de la course à l’échalote 2027 – mais par hubris urbi et orbi carriériste, hédoniste et consumériste.

Certains sont tombés dans le chaudron politicard dès l’adolescence. Au départ, ils n’étaient rien ou pas grand-chose. Il leur a suffi de traverser la bonne rue ou d’être né dans le bon réseau. Les Attal, les Bellamy, les Bardela, les Lecornu, les Valérie Hayer, les Agnès Pannier-Runacher, les Aurore Bergé, etc. Pour la plupart, ils n’ont jamais eu de métier proprement dit en dehors de leurs mandats politiques. Soyons juste, parmi eux, sortis des Grandes Écoles ou diplômés universitaires, quelques-uns ont eu de très courtes carrières qu’ils ont vite abandonnées dès lors qu’ils ont mis leur pied dans l’étrier du pouvoir. Sans oublier ceux qui se sont arrangés avec des études qu’ils n’ont jamais faites ou menées à leur terme, tels Christine Taubira, Jean-Christophe Cambadélis, Rachida Dati, Nicolas Sarkozy, Lecornu… Mais bon… Passons. Selon la loi organique du 6 novembre 1962 qui établit les critères d’éligibilité à une candidature à la présidentielle, aucune formation n’est requise pour accéder à l’Élysée. Ceci explique sans doute le tsunami d’incompétences qui submerge nos institutions, députés et hauts fonctionnaires confondus !
D’autres, les vieux briscards de la politique, tels les Mélenchon, les Bayrou, les Barnier, les Marine Le Pen arpentent depuis tant de décennies le plancher des vaches de la politique qu’ils sont baignés dans un flou protecteur, même si au contraire de ce que dit le proverbe, ce n’est pas « dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe ».
Et puis viennent tous les autres, les arrivistes, les opportunistes, les médiocres, et même les fichés S ou les dealers. Pas besoin de les nommer. Leurs noms gisent dans nos esprits comme un camouflet et souvent, ils militent dans les rangs de cette nouvelle gauche wokiste et écolo, les Free-Palestine qui trouvent une légitimité de bon aloi à leur vacuité abyssale dans une lutte orchestrée par un leader et quelques loups aux dents longues, en mal d’électorat. Pour ce faire, ils sont prêts à tout. Macron, tel un Napoléon d’opérette, veut entrer en guerre avec la Russie. Soit. Eux le sont depuis des mois, avec tous ceux qui ne partagent pas leur vision bienheureuse de la créolisation rédemptrice, même si, il faut l’admettre, Macron est un fervent adepte du multiculturalisme, via une submersion migratoire délirante. Démocratie agonique et pourrie contre épuration stalinienne, voilée d’islamisme. Bref, une destruction larvée, tout aussi terrifiante que celle, menée en costard et col blanc tout autour du monde, par ce président qu’ils veulent dézinguer malproprement.
Sans rayer évidemment de ce panorama affligeant, le peuple formaté par son ignorance volontaire ou non, son assistanat mental, sa lâcheté ou encore son j’men foutisme, qui, durant quarante ans, les a élus, une élection après l’autre, entre séduction moutonnière ou espoir par anticipation, la vocation du politique étant pour beaucoup celle de les sortir de leur mouise quotidienne en lui déléguant leur destin. Ce peuple, toujours victimaire, soumis, irresponsable et aléatoire. Prompt à étriper ce qu’il a adoré. Un barbare qui sommeille dans ses pantoufles. Exige et est incapable de vider les poubelles pleines de ses propres démissions !

Et les voici tous comme des hyènes à se nourrir de ce président jupitérien, maître des horloges, qu’ils ont pourtant élu deux fois. Combien le reconnaîtraient actuellement ? « Moi j’ai voté pour ce type ? » Bien peu ! Mitterrand a connu le même destin. Porteur de tous les mots et de tous nos maux, Emmanuel Macron serait fou, un psychopathe, un dingue, un pervers narcissique… clament aujourd’hui tous ceux qui, hier encore, l’ont adulé, congratulé, léché, applaudi, soutenu, voté, ou qui se sont rompus en mille courbettes pour décrocher un maroquin ou même un tout petit poste pourvu qu’il soit dans les arcanes de son ombre ! Ne choisit-on pas et ne supporte-t-on pas toujours comme chef, un homme qui nous ressemble, même dans l’opposition ? Comme dans les histoires classiques de la plupart des couples, le karma présidentiel se déchire sous nos yeux et nous donne à voir les coulisses de l’abject dans lesquelles tous se vautrent avec délectation.

Mais force est d’admettre que Macron n’est pas innocent de sa crucifixion. Il s’est lui-même patiemment et complaisamment auto-détruit. Comportements erratiques et obséquieux, formules assassines et style tyrannicide ; « cause toujours… tu m’intéresses », « parle à mon cul, ma tête est malade » tel se disait, il y a encore peu, caprices acnéiques, braderie en règle de tous nos fleurons français, frais élyséens de la hauteur d’une vague scélérate, manipulations de l’opinion, mensonges et duplicité… Né Manu, il avait le droit d’être un kéké, d’en jouir. Devenu Macron, non. La solitude du pouvoir ferme ses portes à la vie. C’est un choix qu’il n’a pas su assumer.

Son absence d’empathie inhérente à sa personnalité du « tout tout, tout de suite », résumé au « en même temps », son orgueil qui l’oblige à ne jamais avoir tort, son insécurité qui le pousse à être toujours sur scène en représentation permanente, l’amour inconsidéré qu’il se porte à lui-même et qui exclut d’office celui qu’il pourrait éprouver pour l’Autre, tous les autres, son ambition démesurée et insatisfaite qui l’a peut-être persuadé qu’il est un génie méconnu, corroboré par sa fabuleuse mémoire et son adaptation reptilienne face à n’importe quel interlocuteur et son insomnie, vue comme un héroïsme jalousé… Bref des traits de caractère partagés par bien des êtres humains.

« On a tous quelque chose en nous, de Tennessee / Cette volonté de prolonger la nuit / Ce désir fou de vivre une autre vie/ Ce rêve en nous avec ses mots à lui / Quelque chose de Tennessee ». Il suffit de remplacer Tennessee par Macron et le compte est bon. Voilà qui explique pourquoi il a été élu, pourquoi la plupart a accepté de tendre son bras comme un seul homme lorsqu’une pandémie tétanisait la planète, sans se poser la moindre question sur ce honteux scandale sanitaire et vaccinal du siècle, ni sur l’omerta qui l’ostracise encore actuellement, pourquoi le pognon de dingue, pourquoi l’avalanche de 49.3, pourquoi l’incompétence crade de ses ministres et autres députés, pourquoi l’islamisme rampant et l’immigration, pourquoi on continue à accepter les viols, les agressions au couteau et les OQTF, les juges qui jugent n’importe comment, pourquoi notre laxisme confortable de citoyen, pourquoi on ne renverse jamais la table, pourquoi on ne vide jamais les poubelles quoiqu’il nous en coûte, pourquoi on accepte l’Europe et Ursula Van Der Leyen comme serial killer des peuples, etc.

Et pourquoi, aujourd’hui, pratiquement tout le monde se tape sur le bide en riant jaune et laisse le politique et la presse unanimes se goberger et se livrer à ce jeu de massacre lamentable.
« Ils sont tous là. Ils sont venus dès qu’ils ont entendu ce cri. Il va mourir, le Manu… / Y’a tant de haine et de ressentiment, autour de toi Manu…»

Allez les gens, tous de nouveau aux urnes ? Prêts pour un départ qui ne sera rien d’autre que la réplique de cette partie de farces et attrapes ? Shakespeare le visionnaire a malheureusement toujours raison : « l’enfer est vide. Tous les démons sont ici. »

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