Ce ne sont pas des gifles, ça ?

« Ceux qui outragent, méprisent… […]… La cause du plaisir qu ‘éprouvent ceux qui outragent, est qu’ils croient se donner un avantage de plus sur ceux auxquels ils font du tort. Voilà pourquoi les jeunes gens et les gens riches sont portés à l’insolence. Ils pensent que leurs insultes leurs procurent une supériorité.
Aristote

Que ce soit bien clair, porter atteinte à la personne physique de quiconque parce qu’il incarne la source de notre colère, est, à mes yeux, aussi condamnable que stupide et inutile, que cette personne soit président de la République, policier, pompier, maire ou simple quidam. Ma voisine est raciste, de ce racisme discursif énoncé entre deux réflexions écolos et humanistes coincées dans un sourire style « je dis ça- je dis rien ». Ce n’est pas parce que je vais lui coller une main morte sur la joue, qu’elle va cesser de l’être. Je me serai au mieux fait plaisir, au pire j’aurai évacué mon agacement méprisant.

Emmanuel Macron s’est pris une taloche, exauçant ainsi le vœu ambigu de Xavier Bertrand qui la semaine dernière sur RTL, l’exhortait à ne pas se planquer derrière un cordon sanitaire pharaonique de véhicules officiels et de gendarmes, mais de « se mettre à portée de baffe ».1 Une baffe serait-elle donc la signature d’une proximité quelconque avec le peuple qu’une classe sociale, de l’aristocratie aux grandes fortunes en passant par les hauts fonctionnaires et ceux qui nous dirigent, hier comme aujourd’hui, craint autant qu’elle méprise ? Hantise de la Carmagnole, sans doute.

Aussitôt identifiée et enregistrée, et toute la classe politique, médiatique et people, bien évidemment scandalisée, de se mettre en ordre de bataille comme un seul homme, le doigt sur la couture du pantalon républicano-monarchiste macronien, pour dénoncer, unanimement et la mine navrée, les uns après les autres cet « acte odieux », « injustifiable », « intolérable », « inadmissible », «  cette honte absolue » qui « fait froid dans le dos ». Et tous de se répandre, en caquetage médiatique gavant et à chaud, de l’opinion – en privé, c’est sans doute autre chose – qu’ils ont de ce geste. « La personne sacrée du président contre laquelle aucune violence ne peut être admise » disent les uns. Gifler le président, c’est gifler la France. C’est nous gifler tous », commentent les autres. Je dois l’avouer, elle m’a tirée un demi-sourire, tant le geste de cet homme illustrait l’expression populaire « en avoir sa claque ».

Oui je sais, ça fait chier…

Et en même temps… il est difficile d’imaginer tout ce petit monde qui tient à sa carrière politique ou journalistique, à ses électeurs ou à son audience, à son salaire et à ses privilèges comme à la prunelle de ses yeux, la liberté d’expression étant intimement liée à qui tient le cordon de ses bourses, de dire autre chose que ce pourquoi on le paie. Au mieux, certains donnent dans la nuance, arguant que ce Damien T. a fait ce que des milliers de Français rêvent de faire (11%) et font remarquer que 30% des sondés s’en fichent royalement. Des jeunes qui peut-être y voient un prétexte comique à faire le buzz sur les réseaux sociaux à Jojo le Gilet Jaune à qui Macron avait ironiquement octroyé « la même compétence que celle d’un ministre ou d’un député », sans pour autant jouir des mêmes prérogatives et avantages, aux «fainéants incultes et braillards », en passant par « les illettrés, les gaulois réfractaires au changement, les kwassa kwassa (bateaux de pêche utilisés à Mayotte par les migrants), qui pèchent peu mais amène du Comorien (pas du poisson, mais des êtres humains !) les allocataires des minima sociaux qui coûtent un pognon de dingue jusqu’aux gens qui ne sont rien et déshonorent les premiers de cordée et ceux qui réussisent, bien que sachants et subissants se croisent aléatoirement les uns et les autres dans les gares, l’autocar étant destiné aux plus mistoufle d’entre eux, parce que c’est huit à dix fois moins cher que le train.

Ce ne sont pas des gifles ça ?

Car dans le tourniquet à baffes macronien, il y a à boire et à manger, des paroles devenues culte et des gestes. Du mépris, de l’arrogance et des insultes. Des qui ne laissent pas de traces physiques mais alimentent la rancune, voire la haine ensauvagée envers celui qui les prononce, en l’occurence le président de la République, Emmanuel Macron, personne certes sacrée et sacralisée par la fonction présidentielle, plutôt que la vérité des urnes, mais non respecté parce que lui-même fort irrespectueux.

A quand une marche blanche après avoir déposé devant les grilles de l’Elysée, des fleurs et des bougies ? Faut pas déconner ! Le lancer de chaussure contre Bush en 2008 avait fait rigoler la planète entière. Relativisons donc ce camouflet.

Il ne s’agit là ni d’un régicide républicain, même si Macron se complait dans le rôle du monarque despotique qu’il s’est lui-même forgé, ni d’un déicide tout Jupiter qu’il soit. Il s’agit juste d’une taloche malvenue et indubitablement inadmissible. Mais du fait qu’elle ait touchée la joue présidentielle, voilà qu’on dépasse les bornes ! Or, que je sache, sa tête ne bringueballe pas au bout d’une pique, bien que sur les réseaux sociaux elle soit mise à prix et que certains s’amusent à se prendre pour des Robespierre en buvant une bière, assis sur le sofa de leur salon, tout en se faisant une petite gâterie devant leur écran plat. Le spectre de la guillotine, qui depuis la Révolution française fait toujours et encore flipper et nos élites et les bourgeois, et jouir les coupeurs de tête populaciers convaincus que de faire sauter les têtes comme autant de bouchons de champagne, suffit à obtenir ce qu’ils désirent, à savoir l’aisance présupposée de leurs victimes, sans les emmerdes qui vont avec, reste – pour l’instant – confinée au hastag #guillotine2020. Certes, il est facile derrière un écran d’ordi de se rejouer toutes les shoah historiques qui émaillent notre Histoire. Ça ne coûte rien, surtout pas à la lâcheté et au courage qui, lui, branle dans le manche dès qu’il s’agit de faire preuve de cohérence et d’honnêteté intellectuelle, d’autant plus que ces jeux du cirque virtuels brassent, QI au pied du canon, autant d’individus que d’intelligences aléatoires. Une foire d’empoigne où les egos jouent les juges assesseurs de la pensée, puisque comme le disait Descartes, Cogito ergo sum

Oui je sais, ça fait chier.

Car en même temps, en faire des tonnes au sujet de ce soufflet est d’une obscénité certaine. En exergue à cet épisode tragi-comique national, convenu et convenant, c’est faire injure à la décapitation monstrueuse de Samuel Paty et du courage d’Arnaud Beltram, une anecdote. C’est faire injure aux victimes des attentats islamistes. C’est renvoyer à leur anonymat les policiers qui se prennent des beignes et des balles, en perdent parfois la vie ruinant celle de leurs proches, ou encore se transforment en torches vivantes, pour nous défendre quotidiennement de cette violence où le laxisme étatique brille de tous ses feux et qui arme la vacuité étourdissante des discours politico-yaka faukon des polémistes de service. C’est condamner à la banalité de la violence quotidienne, les pompiers, les médecins, les enseignants, les maires et finalement n’importe qui, toutes celles et ceux qui se mouillent la chemise pour nous servir, par conviction, par passion ou simplement par devoir envers leur pays et ses citoyens, sans avoir besoin de leur serrer la pince pour prendre leur pouls. C’est rayer de son futur Mila, cette Salman Rusdie de 18 ans, en se berçant de l’illusion qu’un procès et la condamnation de quelques-uns de ses cyberharceleurs apaisera la haine et les menaces de mort à son encontre, à moins que son suicide ne les fasse rentrer dans la niche virtuelle de leur pleutrerie – « Je n’ai plus qu’à me flinguer, ce n’est plus supportable », dit-elle.

Ce ne sont pas de douloureuses mandales que tout cela ?

Admettons-le. Des gifles, ou plutôt de sacrés coups de pied aux couilles, on n’arrête pas de s’en prendre depuis des décennies. Bien que ni une, ni deux, nous les planquons fissa sous le boisseau de nos désertions consentantes, ils nous font toujours aussi mal. Le plus magistral fut le Non énoncé haut et fort qui, tel le miracle de Cana où l’eau fut changée en vin, s’est transformé en Oui soumis lors du référendum sur le traité de Maastricht. Le peuple, bouffi d’ignorance, quand non bas de plafond, se serait mal prononcé ! Une forfaiture démocratique qui a filé un pass sanitaire à bien d’autres, plus discrètes, ponctuées en Macronie par des 49-3 réitératifs.

En même temps, expression fétiche de la pensée macronienne qui résume le dérailleur à vingt cinq vitesses qui gère sa pensée opportuniste et formate celle des Godillots de la République En Marche, suffit-il d’une surenchère de lois pour masquer son absence d’actions réactives et efficaces ? Non, n’est-ce pas ?

Quel récit nous raconte donc alors en voix off, cette gifle dont certains commentateurs se disent humiliés, peinés et tristes. D’autres, comme Zemmour, tout en condamnant fermement cet acte affirme :« En fait, Macron a ce qu’il mérite si j’ose dire, même si je condamne fermement ce geste.» La majorité de ses collègues, qu’ils soient ses détracteurs fielleux ou ses partisans énamourés, lui est tombée dessus à mots raccourcis, ne retenant que cette formule : il a ce qu’il mérite. Or, précise in extenso Zemmour : « Gifler le président, c’est évidemment gifler l’incarnation de la France, c’est absolument inqualifiable, scandaleux, impardonnable, etc. C’est d’ailleurs voulu », avant d’ajouter : « On veut à la fois humilier le président de la République, et donc humilier tout le pays puisqu’il est l’incarnation du pays, donc moi, je considère qu’il n’y a aucune excuse ». Puis de poursuivre courageusement son analyse : « C’est horrible à dire, et je condamne cet acte, comprenez ce que je veux dire. Mais il a ce qu’il a provoqué. Il a lui-même désacralisé sa fonction. Il n’a lui-même pas respecté sa fonction. Je pense qu’Emmanuel Macron n’est pas innocent dans cette histoire et qu’il a sa part de responsabilité. Alors en fait, il a ce qu’il mérite si j’ose dire même si je condamne fermement ce geste. »

Voilà donc qu’à cause d’une tarte, la démocratie « chancelle, est attaquée, est en péril ». On assiste à « son basculement ». Le Premier ministre Jean Castex appelle à un « sursaut républicain »  dont on se demande bien ce qu’il entend par là. Une « pichenette dystopie » pour répondre à un acte d’une extrême gravité ? N’est-ce pas la faire chanceler que de laisser son ministre de l’économie, Bruno Lemaire, traiter de « petite chose » un parti qui a rassemblé 31% des électeurs en 2017. N’est-ce pas la faire chanceler que de laisser son Garde des Sceaux, Dupont-Moretti, exprimer dans une veine plus haineuse, son obsession pour Marine Le Pen ou chasser d’un effet de manches verbal et méprisant celles et ceux qui n’ont pas la même opinion que lui ? N’est-ce pas la réduire à une inquisition vengeresse et de bas étage que de voir comme le ministre de l’intérieur, Darmanin, une marque satanique dans la victoire électorale de ce parti ? N’est-ce pas la faire chanceler que de nommer de recaser ici ou là, mais jamais en prison, des hommes et des femmes, copains de promo ou de business, qui ont trempé dans ce qu’il est convenu d’appeler « les affaires qui ont ébranlé le quinquennat d’Emmanuel Macron ». Et tout ce que l’on ne sait pas….  N’est-ce pas là infliger à la démocratie de sacrées volées de bois vert !

Oui je sais, ça fait chier…

Et en même temps… tandis que l’on contemple, impuissants, la maison brûler, l’effritement de notre société, tandis que durement terrassés par le covid, on cède excités comme des puces au chant de sirènes d’autres terrasses plus conviviales, tandis que le monde d’avant qui n’était que la continuité de celui d’hier, technologie mise à part, s’estompe pour laisser la place à un autre, numérisé, policé, désincarné et sous menace pandémique dûment entretenue, tandis que l’on exige de « retrouver notre liberté » car la « vie doit reprendre ses droits », expression stupide si l’en est d’autant plus qu’on les a aisément bradés au nom de l’effort sanitaire de guerre, Macron, lui, continue à écrire son épopée.

Le voici donc alors que tout va à vau l’eau, qui s’en va arpenter les routes, tel un Don Quichotte bienveillant et messianique, à la recherche du temps perdu. Un pélerinage laïque, une précampagne qui ne dit pas son nom, afin de « prendre le pouls » post-covid du pays, « écouter et comprendre » les attentes des Français. Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre et là, Macron est vraiment doué, il nous l’a prouvé maintes et maintes fois. Cela fait des mois qu’en talentueux Ponce Pilate, il se lave les mains de tout ou presque et nous tend le torchon de ses frasques politiciennes. Croit-il vraiment qu’une poignée de main, un bain de foule, un selfie ou un autographe suffisent pour se mettre dans la poche toutes ces personnes qui ne croient plus aux politiques, idées et individus, tant il les a méprisées, trahies par ses mensonges et ceux de son équipe, manipulées pour édicter des lois liberticides, maintenues sous le joug de la peur covidienne, privées de l’alternative de traitement thérapeutique, condition sine qua non pour instaurer une campagne massive de vaccination Big Pharma en phase 3 d’essai, qui nous transforme tous en cobayes jusqu’en 2023 ? A moins de nous prêter l’ingénuité imbécile de prendre des vessies pour des lanternes, croit-il qu’il suffit, au prétexte de lutter contre la catastrophe économique annoncée, d’arroser d’un pognon de dingue – que les générations futures vont se tuer à rembourser -, toutes celles et ceux qui font tourner l’économie, ce qui lui permet, via les impôts et autres contributions, d’exercer sa fonction présidentielle ?

De quoi est-il dupe et de qui se moque-t-il ? Prendre le pouls ? Vraiment ? N’a-t-il aucune conscience de la température post-covid de ses concitoyens ? Pourtant les Gilets Jaunes, accusés par la Macronie d’être « des casseurs, des homophobes, des xénophobes, des fascistes, des factieux, des terroristes, une « foule haineuse » et, en désespoir de cause, des antisémites. »3, lui ont tendu un thermomètre hyper lisible. Mois après mois, ils en ont dessiné la courbe. Sans succès. Sa réponse, hormis des mains amputées et des yeux crevés ? : « Ne rien céder aux fainéants, aux cyniques, et aux extrêmes, a-t-il dit, lui qui se targue de traverser la rue et je vous trouve un emploi. Et d’admonester, dans la même veine, ceux qui battaient le pavé pour défendre leur emploi , « au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas, parce qu’il y en a qui ont les qualifications pour le faire et ce n’est pas loin de chez eux. »

Prendre le pouls ? Vraiment ? Mais de qui ou de quoi ? De l’impéritie narcissique du Grand Débat, de l’inutilité des cahiers de doléances classés sans suite, de l’esbrouffe de la convention citoyenne pour le climat ? Du détricotage de notre pays dont, simples citoyens, on nous présente les écheveaux qu’après coup ? Des conséquences de sa guerre sanitaire qu’il a géré comme un petit caporal et où l’incompétence de son état major n’est pas sans rappeler celle des généraux planqués à l’arrière durant la première guerre mondiale qui envoyaient les armées au front avec des pétoires ? Exactement comme il a fait avec le personnel soignant où les masques, les blouses, les lits de réa battaient désespérément le rappel, tandis que ces mêmes personnes, médecins, infirmières et infirmiers, aides soignantes et combien d’autres, se crevaient la paillasse pour trois francs six sous ? Et que dire des enseignants, cet électorat perdu et malmené de Macron, épuisé par des réformes incohérentes, un irrespect dédaigneux et laminé par une violence galopante ? Et tous les autres …

Et en même temps, cette manie de Macron de toujours se mettre en avant et de vouloir faire djeun, cool et branché. Une tentative pour nouer un lien empathique avec ceux qu’il désigne par ailleurs de racailles, de déclassés et de cas soss. Se prendre en photo entre deux types torses nus bodybuildés qui l’enlacent amoureusement tout en faisait un doigt d’honneur, ce n’est pas une gifle, ça, à la fonction présidentielle ? Casser les codes en jouant à Jacques a dit vs Manu a dit, avec McFly et Carlito pour se rendre plus sympathique afin de masquer qu’il brasse du vent ou qu’il fait tout à l’approximatif sur un tempo rétropédalage ?

Ce ne sont pas des gifles ça ? Des qui blessent, vous rapetissent et vous flanquent des relents de ressentiment à l’âme. Alors oui, il s’est pris une baffe. Indigne mais justifiée.

Qu’en a-t-il pensé au moment de l’impact, lui qui a balancé à une mamie à qui il ne restait que les yeux pour pleurer sa maigre retraite, sans doute après des décennies de labeur : Vous pouvez parler très librement, la seule chose qu’on n’a pas le droit de faire, c’est de se plaindre<

Qu’est-ce qui a changé entre l’avant et l’après ? Tout. En pire. Et aujourd’hui… Un grain de sable dans cette machine mal huilée ! Une gifle. Celle flanquée par Damien T. à un homme qui, cravate au vent et veste tombée, ignorant son service d’ordre, court bille en tête avec un appétit infantile vers une foule maigrichonne, pour recueillir sinon une ovation populaire, du moins y monnayer sa propre reconnaissance.

Un geste imbécile à qui les médias cherchent aujourd’hui une explication psychanalytique en s’appuyant sur des observations d’une niaiserie monumentale. Dénigrement en règle ! Mince, le mec il a un drapeau russe chez lui ! Combien de ceux-là qui glosent sur la significtion d’une telle déviance suspecte, ont épinglé Che Guevara au mur de leur chambre ? Mince, il fait des arts martiaux médiévaux ? Ah bon, et toi qui te passionne pour la reproduction des guerres napoléoniennes et collectionne les figurines militaires ? Dans une démocratie plus vigilante et bienveillante, ce Damien serait sans doute considéré comme un lanceur d’alerte. Mais dans nos démocraties crevades et imbues d’elles-mêmes, c’est juste un pauvre con, laisse-t-on entendre sur les chaînes d’infos !

Sans doute, Macron a-t-il rayé de sa mémoire dérailleur, cette phrase qu’il a prononcé en 2018 : « Nous avons décidé de transformer les colères en solutions ». Rions ! On le peut encore.

Oui je sais, ça fait chier…

Mais être président ne consiste pas à faire les gros titres de l’actualité, les unes des journaux, ou à être omniprésent via une com’ pathologique. Ce n’est pas non plus chercher à inscrire son nom dans l’histoire d’un pays en laissant derrière soi des monuments, des prix Nobel de la Paix, des bons mots, des phrases idiotes, encore moins d’ériger une fonction en carrière. Etre président, c’est avant tout avoir, avec bienvaillance et fermeté, une vision du destin et de l’avenir du pays, au national comme à l’international, qu’il prétend diriger, même si pour cela il doit aller à contrari de l’opinion publique. Etre président, ce n’est pas faire le clown. Hélas, ceux de cette envergure sont aussi rares que les autres sont pléthore.

Je n’ose quant à moi, devant toute cette gabegie logorrhéique, imaginer à ce qu’elle aurait été si l’auteur de cette gifle symbolique avait été arabo-musulman ou un fiché S.

Une gifle ? Soit. C’est nul. Mais rappelons-nous la sage réflexion que Shakespeare prête au roi Lear : « Mieux vaut être méprisé et le savoir qu’être méprisé et s’entendre flatter. » 

© L’Ombre du Regard Ed., Mélanie Talcott – 12/06/2021.
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Notes
1 – Xavier Bertrand
2 – Les affaires qui ébranelent le quinquennat de Macron
3 – Calomnier les gilets jaunes, la stratégie ignoble et bien rodée de Macron

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