Nous voulons le bonheur à tout prix, à n’importe quel prix. Mais pas n’importe lequel, un durable, un assuré sur la vie, un portant le costard de l’époque. L’éblouissement à tous les étages : physique, mental, intellectuel, spirituel et bien sûr, matériel. Le cœur, on verra après. On voit toujours après et c’est souvent quand il cesse de battre que l’on se souvient que l’on en a eu un. La perfection nous ripoline son modèle galbé en chair, juste ce qu’il faut, et nous le chante sur l’air des lendemains bienheureux aux quatre coins des médias, quoique la différence s’insinue toujours dans la manière et la dépense, entre la séduction Axe et le glamour « clooneylisée » Nespresso… Une perfection si uniforme qu’elle en est brillamment médiocre. Mais qui s’y colle, gagne et fait désormais partie du groupe fraternel des êtres parfaits. On s’en fout de savoir qui est l’autre, on s’en fout de savoir en quoi il pense et croit, on s’en fout de savoir ce qui le fait rire ou pleurer. Quant à ses rêves, on n’imagine même pas qu’il en ait. On s’en fout parce que l’on ne sait même plus qui l’on est. Une anesthésie parfaite : soumise la peur d’avoir honte et dominée la honte d’avoir peur ! On est tellement heureux ! L’autre est comme nous, il est parfait, il nous ressemble, alors on lève le pouce et l’on clique d’une même voix : J’aime.
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Pour nous remettre le bon sens et le cœur en place, lâchons la corde en compagnie de Brené Brown (chercheuse en Sciences humaines et professeur à l’Université de Houston Graduate College of Social Work). Dans un exposé émouvant et drôle donné à TEDxHouston, elle se fait ici chercheuse-conteuse pour le bien de tous !
A écouter en français : la puissance de la vulnérabilité ICI
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Je ne trouve pas les mots pour décrire le bien que me fait d’écouter cette chercheuse…elle me conforte dans ce que je ressens de plus en plus chaque jour…moi aussi je suis en dépression..alors plutôt en recherche spirituelle?…et toutes ces questions, toutes ces réponses…elles me rassurent! Car nous vivons entourés de personnes qui se masquent le visage…de honte…de peur…Moi, mon masque…je l’ai arraché il y a peu…et quel soulagement! Merci
Bonjour Sonia
Aujourd’hui, ce qui nous tient le plus sûrement à genoux, c’est la peur qui s’insinue partout. Nous n’osons plus exprimer ce que nous pensons et encore moins ce que nous sentons, par peur d’être exclus du groupe quel qu’il soit (peur de l’ostracisme).
Je n’ai rien fait d’autre que de transmettre ce que Brené Brown nous rappelle avec humour et générosité qu’il suffit de considérer les choses d’un autre point de vue, pour en avoir une autre compréhension.
C’est ce que j’explique dans les Microbes de Dieu (chapitre L’aigle et le Serpent, p. 273) : Extrait : Au niveau de l’Humain, le serpent (vision horizontale) est inscrit dans sa matérialité biologique limitée, qui pour s’épanouir doit respecter toutes les fonctions qui lui ont été octroyées. Mais en même temps, il est nécessaire qu’il s’élève* afin de se libérer de cette emprise qui l’astreint. Il doit donc s’efforcer d’acquérir une vision plus ample, une prise de conscience de l’espace, sinon l’enfermement auquel le soumet le serpent, lui fera toujours croire qu’il est prisonnier du malheur ou de l’aléatoire. Si le serpent qui sommeille en l’Homme, ignore cette relation avec l’aigle (*vision verticale), il mettra des années pour parcourir les quelques mètres qui le sépare de la rue d’à côté. Le village, la ville, la conscience qu’il y a ici une autre réalité, et là encore une autre, n’existera même pas pour lui, et il ne saura jamais que près de lui, l’attend l’opportunité d’être heureux. L’Homme sain est celui qui se balade entre ces deux visions, l’Homme malade, celui qui n’est que l’un ou l’autre.
Cordialement, Mélanie