Les putes voilées n’iront jamais au Paradis ! – Chahdortt Djavann

La formule récurrente, celle qui est vide de sens mais prend le lecteur dans sa nacelle, est celle-ci : « livre coup de poing, cru, choquant ». J’ai même entendu cette autre dans la bouche de François Busnel, quand vous êtes passée à La Grande Librairie : un livre « qui bouscule pas mal de préjugés sur la sexualité et l’Islam. » Elle m’a fait sourire… jaune. Quels préjugés ? Dans les pays où la Charia fait loi, où, si tu respires de travers, tu risques ta peau, où on fout des voiles sur tout ce qui n’a pas un appendice entre les jambes, il s’attendait à quoi ? A trouver un univers d’érotisme torride sous la burqa ? Ça rimait à quoi, cet étonnement de premier communiant ? A quoi lui sert de lire tant de livres et d’avoir parcouru le monde si en une phrase, il nous peaufine une surprise subtilement naïve envers la Charia, cette règle portée au rouge extrémiste d’une masculinité triomphante, qui fouette, bat, viole, torture, lapide, pend, assassine ses mères, ses filles, ses sœurs et ses épouses ? Le pauvre, il avait l’air tout embarrassé avec cet univers de bites et de foutre où la sexualité masculine est dénudée dans ce qu’elle a de plus pathétique et de bestial. Chouette, un trou, une bouche, je tire mon coup et je me casse. Je paie ou pas, parfois je me remets à l’ouvrage pour vivre tous les fantasmes que je me suis engrangés en regardant avec mes potes des vidéos pornos. Mais qu’un homme fasse la même chose à ma mère ou à ma femme, là non, ce n’est plus acceptable. Je deviens méchant. Je le tue. Il y va de mon honneur et de celui de ma famille. Elles sont à moi ces femmes, personne n’y touche !

Je suis certaine que Fataneh, Laleh, Mojedh, Tahmineh ou même Zahra et Soudabeh – les deux seuls personnages faussement fictionnels du livre de Chadhortt Djavann, Les putes voilées n’iront jamais au paradis – – pendant qu’elles turbinaient les unes et les autres au « fast sex food » et pour la dernière, se faisait tringler dans de la soie entre deux coupes de champagne et une cuillerée de caviar , ont dû plus d’une fois penser : « Pauvres petits ! », comme le pensent bien des femmes dans tous les pays du monde quand leur compagnon d’une nuit ou d’une vie, après avoir fait en quelques minutes son affaire, comme l’on dit, s’endort sans un mot. Enlever le voile de cette intimité sexuelle miséreuse n’a absolument rien d’érotique.

En Iran, en Afghanistan, au Pakistan, et dans tous les pays où la Charia est loi, la « beauté est une offense à Dieu.» Elle doit être cachée, voire suppliciée, ainsi que vous nous le racontez à travers ces deux gamines magnifiques, Zahra et Soudabeh, amies d’enfance qui finiront dans le même enfer de la prostitution, laissant au lecteur le choix pour la seconde de la libérer de son bordel doré ou de la renvoyer dans ses limbes. Lorsque vous parlez de Zahra qui découvre la puissance du désir féminin lors de sa maternité, de Soudabeh à qui l’amour révèle que la sexualité n’est pas qu’une affaire d’organes génitaux ou de Shahnaz, morte lapidée, pour qui monnayer un service sexuel n’est pas vendre son corps, mais un métier qu’elle fait avec plaisir parce qu’elle aime le sexe, cela n’a rien d’érotique non plus. Ces femmes parlent de baise, de cul, de sexe, d’anus, d’odeurs de sperme, de mauvaise haleine, de sexualité tarifée, rapide, violente, sans douceur, dépourvue de toute sensualité. Elles parlent vrai. Du silence abyssal de leur corps, qui va au taf et ne sent plus rien, de l’amour bafoué, du désir qui a foutu le camp. Le récit se fait alors sociologique.

L’écriture est belle, ciselée. Elle cherche l’image, le son, la couleur, l’odeur, le palpable. Le mot scalpel. C’est poétique, tendre, dur, ironique, authentique. « On nous inculque que le corps est pécheur, surtout celui des femmes, dit Shahnaz. Qu’avoir un corps de femme est en soi une honte. L’humanité ne se débarrassera jamais de l’image négative du corps tant que les dogmes religieux lui inculqueront l’infériorité du corps face à l’âme... […]… Le corps est l’ennemi de l’âme et de la foi. Le corps finit sous la terre et l’âme au ciel. Toujours est-il que personne n’a jamais vu une âme qui vole…. Jouir fait voler. »

Dès les premières pages, j’ai plongé dans cet univers dichotomique, celui de ce cadavre noir couché dans le caniveau, les hésitations de l’ouvrier Ebi Agba, l’attroupement, les commentaires fielleux, les gens qui ne font rien, les flics qui ne sont pas là pour vous aider, mais pour vous arrêter et vous soudoyer. Cette scène, je l’ai vue et vécue dans les rues indiennes. On y laisse les vivants perdre leur sang sans leur adresser la parole et on palabre sans fin au-dessus des morts afin de leur prêter une vie. Ce premier cadavre sera suivi de bien d’autres. Des anonymes, de la chair sans visage livrée à la fosse commune. Pas même des victimes, juste des cadavres. Arrivée là, je me suis dit que la misère a partout le même goût de merde, de sang, de larmes et de cris bâillonnés, qu’il n’y en a pas une pour rattraper l’autre. Que la femme, n’importe laquelle, refuse de s’ouvrir au sexe de l’homme, n’importe lequel également, et il menace de la dénoncer aux instances religieuses. Le choix du roi, entre soumission et châtiment.

Et voilà qu’au fil du récit surgit le fantôme d’autres femmes, chacune avec son histoire. Violées dès l’enfance, souvent par l’un ou plusieurs de leurs proches, battues, séquestrées, vendues, placées comme bonne à tout faire, ce qui inclut également le service gâterie, droguées ou sommées de se prostituer pour que leur frère ou leur mari puisse acheter son shoot, réduites à l’esclavage sexuel et social par le mariage, fréquemment avant la puberté, engrossées, et enfin divorcées, répudiées, abandonnées, avec ou sans gamins. Et quand ils sont là, en mode survie, leur cœur de mère bouffé par l’angoisse du lendemain. Sans éducation, sans argent, il ne reste à ces femmes que deux issues, comme partout dans le monde. Se suicider ou faire la pute. Mais la vie étant obstinée, le trottoir finit par devenir leur chemin de Damas où la mort tapine.

Une déshumanisation insidieuse, une douleur sans fin. Des Pénélope du sexe. De traînée, la femme devient «souillure». Leur assassinat n’est pas un meurtre mais une opération de « nettoyage, de désinfection, de purification », tout comme le viol et le meurtre des chrétiennes. Qu’importe que celui qui élimine la « Fessad », la débauche, qu’il soit mollah ou homme ordinaire, ait été consommateur assidu des services de celle qu’il massacre ou de ceux légalisés et dûment tarifés par le mariage halal, – « notre cher Islam a des solutions à tout » -, un coup de quelques minutes et plus si le client a pris un vrai pied où la femme cesse d’être pute pour devenir sigheh, sorte de concubine domestique. Il sera un bon musulman, « un homme pieux, un vrai croyant », un héros. Ces meurtres ont bien eu lieu. On ignore combien. A Téhéran, Mashad, Kerman Qom, Shiraz, Ispahan. Ils continuent. Vive les héros !

Oui, ils sont tragiques tous ces mollahs et ces bons musulmans qui n’ont pour seule maîtresse que la mort violente de l’autre, de tous les autres qui n’adorent pas le même Dieu qu’eux. Ils sont foutrement dangereux, d’autant plus qu’ils sont dominés par leur physiologie, comme n’importe quel mâle frustré. Il faut que ça sorte, sinon ils implosent. Ils retournent donc assouvir leur besoin à la source, celle d’où ils sont sortis, dans cet entrejambe qui leur a donné la vie et qu’ils exècrent. Comment peuvent-ils monter au paradis pour se taper une houri angélique, alors qu’ils éjaculent dans une femme qu’ils nient ? Ils détestent leur propre corps avec qui ils entretiennent un rapport pathologique. Ils le méprisent pour être l’arpenteur de la distance qui les sépare de Dieu. Ils abominent encore plus le corps de la femme qui leur rappelle sans cesse, comme le remarque Shahnaz, la perte de leur âme. Par conséquent, ils interdisent et tuent sans contemplation tout ce qui leur suggère le plaisir, de la musique aux femmes de « sang sans valeur ». Ce n’est pas les cheveux des femmes qu’ils enveloppent dans un linceul mortuaire, qui ici s’habille d’obscurité, et là-bas d’un bleu magnifique comme en Afghanistan, de saris multicolores comme en Inde, de boubous africains pleins de gaieté, de costumes informes sous la Chine de Mao, c’est ce lieu de perdition entre ses jambes. Il leur faut voiler, renier, nier, dissoudre cette touffe d’hérésie représentée par Courbet et encore censurée – entre autres – par Facebook, cette Origine du monde que son commanditaire Khalil-Bey, un riche ottoman, planquait dans sa salle de bains derrière – quelle ironie ! – un rideau vert, couleur de l’Islam. Ce trou qui donne du plaisir et la vie et à propos duquel vous écrivez : « les hommes y trempent directement leur bite ». Cet orifice, que l’on ampute et excise également sous la Charia, est le commencement et la fin de toutes les hérésies. La douleur et la mort pour marquer le péché du sexe.

Remarquez, on parle toujours des enturbannés d’ailleurs. Mais on a les nôtres. Nos hommes d’église pédophiles, nos bordels du Vatican1 d’hier et d’aujourd’hui. La femme étant le diable, comme me l’a fait remarquer un jour un Abbé qui ne voyait néanmoins aucun inconvénient à avoir pour domestique, blanchisseuse et cuisinière, une diablesse, explique peut-être pourquoi ils préfèrent d’abord étreindre la virilité androgyne des garçons avant que de trousser les filles. Peut-être que ce petit voile si fragile qui cache pieusement le sexe du Christ, est leur chemin de croix.

Merci à vous pour prêter voix, avec vos mots, votre colère et vos propres déchirures, à toutes celles, innombrables, mortes et vivantes, à qui elle est refusée. Merci aussi pour votre courage. Par les temps qui courent, dénoncer cet Islam d’outre-tombe c’est risquer sa vie. Merci pour nous dire ce que nous ne voulons ni entendre ni écouter et que malheureusement, nous refusons de voir et d’admettre, sauf si c’est pour revêtir des burqas de bonne conscience, couleur Bisounours, avec une naïveté imbécile, comme l’a fait dernièrement Sciences Po avec son Hijab Day.

Une remarque, néanmoins. Vous souhaitez, dites-vous, que votre livre fasse « bander les cerveaux ». Ira-t-il plus loin qu’une érection neuronale ? J’en doute. Certes, vous nous rappelez dans quel contexte s’est installée en Iran cette répression corrosive contre la vie, celle de tous et particulièrement des femmes. Comment ce pays est passé du régime du Shah, qui était loin d’être parfait mais où les femmes iraniennes allaient têtes nues jusqu’à l’université pour certaines, à celui obscurantiste de Khomeiny, où les femmes sont lapidées et vont facilement à la potence, de là ce raccourci d’essai politique dont vous qualifiez votre ouvrage.

Cependant, il véhicule aussi cette ambiguïté très actuelle inhérente à sa thématique sous-jacente : l’Islam fanatique et conquérant avec ses Rambo mortifères qui n’ont rien de guignols de cinéma et qui instillent lentement et sûrement en nous, au mieux un sentiment d’insécurité permanente, au pire une terreur horrifiée. Vous avez raison de le dénoncer, mais c’est peut-être sans compter sur l’angélisme de vos interlocuteurs. Non seulement, votre ouvrage risque de rejoindre les nombreux brûlots anti et pro-islam dont on nous inonde, donnant aux intellocrates du paf médiatique du grain à moudre pour leurs arguments « contre » et aux autres, qu’ils relèvent de la politique ou de l’espace public, des raisons de plus de lui faire, au nom de l’Islam républicain qui relève d’une utopie électoraliste démocratique, des ponts de complaisance suspendus au-dessus du ni oui-ni non, voile-pas voile. Au fond, ceux qui rêvent d’imposer la Charia en Occident ne voient en la démocratie qu’une pute, une « Fessad » qu’il faut éradiquer comme un « sang sans valeur ». L’islamisme intégriste gagne partout du terrain. Vous soulignez fort justement que la burqa est le drapeau de son prosélytisme rampant et concourt à l’islamisation silencieuse de nos sociétés occidentales qui louvoient, sans vision à long terme, selon leurs intérêts du moment. Elle nous pend au nez. On sortira peut-être bientôt nos kleenex, entre la peste et le choléra.

La question essentielle que vous effleurez, sans réellement l’aborder, en nous faisant partager la vie de ces femmes, est celle qui fâche et qu’on flanque sous les tapis du politiquement hypocrite depuis des lustres. Une pandémie millénariste. Je veux parler du déni récurrent de la féminité, avec sa manifestation évidente : la haine de la Femme, outil marketing des trois monothéismes, le judaïsme, le christianisme et l’Islam, auxquels on peut adjoindre quasi toute la litanie des croyances religieuses et idéologiques en isme. Ces trois monothéismes l’ont traînée dans tous les caniveaux de la honte et de la culpabilité. Coupable parce que née femme, coupable de donner la vie. Il faut dire qu’en la matière, on est des sacrées artistes. Pas un Chagall, pas un Beethoven, pas un Ibn Arabi n’a été capable, malgré son génie, d’accomplir une œuvre aussi créatrice et créative que nous le faisons en les mettant au monde ! Afin d’asseoir leur domination profane, de l’étendre partout en instrumentalisant le pouvoir et l’argent par le commerce, afin de sceller leur pérennité spirituelle en inventant l’enfer sur terre et le paradis dans les cieux, nos religieux, quelle que soit leur confession, ont modelé à leurs convenances une figure divine, toujours masculine, qu’elle soit visible ou non. Le problème n’est pas de savoir si Dieu existe ou pas, chacun étant absolument libre d’y croire ou pas. Le problème est ce qu’ils en ont fait. Au nom de ce Dieu, si semblable à leur humanité à géométrie variable, ils ont justifié une pléthore d’exactions qui leur a permis et leur permet encore de livrer en son Nom des guerres locales ou mondiales, quelques génocides, de conquérir des territoires, d’ouvrir des marchés et la voie au capitalisme, d’asservir des peuples et de les sucer jusqu’à la moelle en leur promettant une vie meilleure dans l’au-delà. La femme n’a pas sa place dans ce paysage de footeux. C’est une emmerdeuse. Donner la vie est incompatible avec le marché de la mort. Ils l’ont donc unanimement rejetée en la cloîtrant dans un costume qu’ils lui ont soigneusement taillé. Obéis, ferme ta gueule et écarte les jambes, sinon c’est la geôle ou la mort.

Ce déni de la féminité, nous a tous formatés, hommes et femmes.

Là-bas, écrit l’écrivain turc Orhan Pamuk dans Neige, l’homme est souverain, un tyran frustré et barbare : « Les hommes de ce pays étaient paralysés par un sentiment de mélancolie… Ils restent assis à ne rien faire dans les maisons de thé, des jours et des jours. Il y a dans chaque bourgade, des centaines dans toute la Turquie, des milliers, des millions de chômeurs, de perdants, de désespérés, d’apathiques et de pauvres hères… La seule chose à laquelle ils prennent plaisir étant d’opprimer leurs femmes, à qui pourtant ils doivent de rester en vie et qu’ils aiment d’un amour honteux. »

Quitte à se bander le cerveau, il est légitime de se demander pourquoi et comment là-bas, dans ce cas particulier en Iran, un pays dont l’humus repose sur le zoroastrisme, courant philosophique perse, précurseur des deux premiers monothéismes, le judaïsme et le christianisme, justement né en Azerbaïdjan, région dont votre famille est originaire, a pu s’effacer à un point tel et permettre à cet islamisme destructeur et pervers de s’inscrire et de se développer du VIIème siècle à nos jours ? Comment la mayonnaise a-t-elle pu prendre avec une telle force ? Car enfin, le zoroastrisme, non seulement prônait l’égalité entre les femmes et les hommes, mais surtout, en s’appuyant sur l’évidence que les forces du bien et du mal sont à l’œuvre et en lutte partout et en toutes choses, l’individu lui-même ne peut éviter de prendre parti. Le destin des individus dépend donc du choix qu’ils font. Ce qui exige de penser par soi-même. Je mets cela en parallèle avec Le Siècle des Lumières sur lequel s’est ancrée l’Europe avant de s’envoler vers le rêve démocratique. Mais qu’est-ce que les Lumières ? Kant les caractérisait par la liberté « de faire un usage public de sa raison dans tous les domaines« , oser penser par soi-même et se libérer des vérités imposées de l’extérieur qui maintiennent l’humanité en tutelle. Pourquoi ce parallèle ? Parce que les deux tendent vers le même but : du bien-être de tous dépend le bien-être de chacun. Ce que les Juifs appellent la tsedaka, notion que l’on pourrait résumer par la justice humaniste, complètement étrangère à l’Islam radical,

Vous dites que le déni de la féminité est intrinsèquement lié à cette forme d’Islam, entre la burqa qui voile ses femmes et son drapeau noir de pirates de mauvais augure. Il est vrai qu’ici, on ne tue pas nos putes. On les détourne par un jeu de vocabulaire. Ce sont désormais des travailleuses du sexe, elles paient des impôts, pour certaines après que leurs macs aient prélevé leur part sur le relevé des compteurs et désormais, perversité morale judéo-chrétienne et féministe oblige, on fout une amende aux clients pris la main sous leurs jupes. Quand elles sont assassinées, c’est par des dérangés de la cafetière dont s’emparent les pitch des séries américaines et les auteurs de thrillers.

Néanmoins, ne vous faites pas d’illusion. Ici, dans nos sociétés occidentales à vau-l’eau, il s’exprime d’une manière plus souterraine. Le siècle des Lumières a soufflé sur ses chandelles. Le harcèlement sexuel fait peau neuve, c’est tendance, et le viol devient une banalité quotidienne. Je ne vois guère de différence entre trois types bourrés, bons pères de famille, qui au sortir d’un match bien arrosé, vont renouer avec leur masculinité dans ce qu’elle a de plus tribal et trivial et violer pour le fun une « gonzesse », avant de s’en retourner embrasser leurs enfants ou vont se taper une petite brésilienne qui a l’âge de leur fille et un dézingué du cœur qui parce qu’il a une kalach entre les mains, se prend pour un surhomme. Aucun ne répond à une quelconque loi de Dieu, sinon uniquement à celle de sa « bite », pour reprendre votre terme.

Il est dans la nature de l’homme d’être chasseur et prédateur. L’émancipation de la femme, la liberté qu’elle a durement gagnée, mais qui ne lui est néanmoins jamais définitivement acquise ni complète, le fait que dans tous les domaines elle soit aussi compétente que l’homme, a eu pour conséquence de développer chez ce dernier, un sentiment de dévirilisation. De chasseur, il est devenu cueilleur. Et ça, ça vous frustre la plupart des « mâles ».

Demain, ici, en France, si les circonstances s’y prêtaient, une guerre civile, l’extrême-droite laïque ou catholique intégriste au pouvoir, ou même l’extrême gauche qui n’est pas en reste de camps et de goulags, on aura droit à notre Charia versus démocratique, avec ses pogroms contre toutes celles et tous ceux qui ne seront pas dans le nouveau paradigme. Là-bas, ils le font en toute impunité parce que c’est la loi. Ici, ils le feront peut-être parce que, pendant un laps de temps, la déstructuration de la société actuelle, le leur permettra.

Pour changer la donne, il faudrait que chaque être assume en lui sa part de masculinité et de féminité, ce qui est un défi quasi impossible ! Il est dans la nature profonde de l’Humanité d’aller au plus facile. Comme le disait justement Maxime Rodinson, « l’Homme n’est bon que quand il ne peut faire autrement. »

© L’Ombre du Regard Ed., Mélanie Talcott – 11 avril 2016
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Note
1 – https://matricien.org/patriarcat/sociologie/prostitution/bordel-eglise/ — http://humanoides.free.fr/press-30.html

Les putes voilées n’iront jamais au paradis ! – Chahdortt Djavann, Editions Grasset (6/04/2016)

Quatrième de couverture : Ce roman vrai, puissant à couper le souffle, fait alterner le destin parallèle de deux gamines extraordinairement belles, séparées à l’âge de douze ans, et les témoignages d’outre-tombe de prostituées assassinées, pendues, lapidées en Iran.>
Leurs voix authentiques, parfois crues et teintées d’humour noir, surprennent, choquent, bousculent préjugés et émotions, bouleversent. Ces femmes sont si vivantes qu’elles resteront à jamais dans notre mémoire.
À travers ce voyage au bout de l’enfer des mollahs, on comprend le non-dit de la folie islamiste : la haine de la chair, du corps féminin et du plaisir. L’obsession mâle de la sexualité et la tartufferie de ceux qui célèbrent la mort en criant « Allah Akbar ! » pour mieux lui imputer leurs crimes.
Ici, la frontière entre la réalité et la fiction est aussi fine qu’un cheveu de femme.

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