Macron, une cible en carton

« Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l’ignorance,
et la bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté si elle n’est pas éclairée ».
—- Albert Camus, La Peste (Gallimard, 1947).

 

Ce n’est pas du virus dont il faut avoir peur. Après tout, il ne fait que son boulot de virus. Envahir, se reproduire, se multiplier, muter, survivre. Non, ce dont il faut avoir peur c’est de Macron. Je ne parle pas de l’homme, je ne le connais pas. Mais du concept Macron. Un Vip de haute voltige qui a su, medias en pogne, nous vendre en 2017 sa poudre de flutiste de Hamelin, à tel point qu’une fraction du peuple a reconnu en lui le Petit Père du peuple dont elle avait besoin pour continuer à vivoter peinarde. Lui ferait le job. Il prendrait les décisions, veillerait sur les cordons de la bourse, la grande et la sienne, la protégerait contre les méchants, tous ces fauteurs de troubles qui risquent de la faire sortir de son coma résilient, quadrillerait l’hexagone avec des budgets et des lois « gardons le cap » en conséquence et bien sûr, tel un Petit Prince bienveillant lui dessinerait, devant ses yeux enamourés, pleins de petits moutons… dans son monde nouveau, tel qu’il lui faisait miroiter.

«  ça c’est la caisse. Le mouton que tu veux est dedans. »

Sauf que dans la mythologie macronienne, le mouton – c’est-à-dire nous – est un être méprisant qui se laisse mener benoîtement et passivement par le berger. Tel des « macron de panurge », depuis cinq ans nous marchons – pour la plupart – docilement ou en traînant les pattes, vers son abattoir liberticide, après nous être faits tondre, soi-disant démocratiquement. La Covid 19 n’est que le révélateur de la failllite de cette « start-up nation » que notre histrion gesticulatoire a transformé en maison de passe, entre arrangements entre amis, corruption, coups fourrés, mensonges permanents, promesses non tenues, manipulation et infantilisation du peuple… Bref, un moulin à paroles cynique où du moment que tu te couches, tu as droit de cité. Et plus exactement, de te faire mettre, bras tendu et trou du cul offert à la sodomie du macronisme à géométrie variable.

Et nous voilà, samedi après samedi, défilant dans les rues qui contre le pass sanitaire, ce carcan numérisé, qui contre ces vaccins, manne juteuse pour les Big Pharma, dommages collatéraux aléatoires pour les cobayes que nous sommes de gré ou de force, ou plus simplement pour cause de ras-le-bol, remettant à l’ouvrage les manifestations des Gilets Jaunes, qui pourtant, art du pourrissement opérant, n’ont rien obtenu d’autre que des mains arrachées et des yeux crevés, réponse d’un Etat impersonnel et inatteignable, incarné en la personne d’Emmanuel Macron.

Inatteignable ? Vraiment ? Non. On se trompe seulement de cible. Comme pratiquement tous les dirigeants politiques depuis bien des décennies, Macron est la carotte qui fait avancer les ânes que nous sommes devenus. De fait, il n’est rien d’autre que la marionnette de puissances financières occultes et ses cabinets de conseil privés, tels Mc Kinsey. Technique du ruissellement des pouvoirs oblige, il prend ses ordres auprès de celles qui influencent le monde, hier les Etats-Unis, aujourd’hui la Chine. Macron étant juste un emballage, une cible en carton, il ne sert à rien de l’insulter ou de vouloir lui couper le cou, puisqu’il est mis en avant par ces gens de l’ombre qui tirent les ficelles. Et tant qu’on s’occupe de Macron, on ne touche pas au reste, ni à ces éminences grises invisibles. Pourtant, c’est une caractéristique du peuple que de toujours vouloir bousiller le prince. D’une part, c’est une mire facile, visible et désignée d’avance. D’autre part, le peuple n’a pas la culture. Le roi règne et la culture gouverne. Ou comme disait Charles de Gaulle : « La véritable école du Commandement, c’est la culture générale. » Mais si le peuple gouverne, la culture, elle…
Oui je sais, ça fait chier…

Critiquer Macron et manifester contre l’iniquité et l’arbitraire de ses décisions en espèrant le faire changer d’avis, c’est comme rentrer pépère sur un stand de tir. Après avoir acquitté le droit d’entrée pour avoir le plaisir d’utiliser des fusils ou des armes de poing ou plus chichement de tirer sur des boîtes de conserve ou un canard bleu avec un fusil à plomb pour gagner un nounours, rigolard on vise la cible en carton. Sauf que nos stands de tir, les rues que l’on sillonnent, sont clôturés, les balles sont comptées, leur trajectoire prévue. Tout est absolument contrôlé, même la liberté. Après quoi, on rentre chez soi, et le cul confortablement moulé par le sofa, on regarde Netflix ou un match de foot, en sirotant une bière. Et rebelote le samedi suivant.

Reconnaissons-le, on adore ça tirer sur des cibles en carton ! Aucun risque. C’est confortable, officiel, légal et cerise sur notre colère, soi-disant démocratique. Guerriers de pacotille, tireurs de fêtes foraines. Cela fait des décennies que l’on les élit, ces cibles, en espérant que la prochaine sera meilleure que la précédente. Cela fait des décennies que l’on se fait mettre par derrière et par devant. Et qu’on l’on en redemande. Papa, s’il te plaît, dessine-moi un mouton.

Or être militant, c’est d’abord se cultiver pour comprendre de quoi il retourne. Qui est derrière et œuvre en coulisses, qui finance quoi et comment, quelles sont les influences économiques et les stratégies géopolitiques en jeu, qui ne nous concernent en rien et pour lesquelles on livre des guerres sans nous consulter… Comment se fait-il que ce jeune quarantenaire, sortant du sein de Rotschild, se soit retrouvé en deux coups de cuillère à pot à diriger un pays comme la France, s’il n’avait été au préalable adoubé par cette clique de l’ombre, qui est la même depuis des siècles ? Rois, empereurs, présidents, dictateurs, on s’en fout. Ils ont été et vont toujours au même abreuvoir que nous remplissons avec la sueur de nos fronts et avec notre sang. Qu’en reçoit-on en retour ? Un mépris abyssal et une condescendance cynique. Et on ne l’a pas volé, puisqu’en retour, nous les gueux, les sans-dents, les subissants, les égoïstes, les irresponsables, cette «  frange capricieuse et défaitiste, très minoritaire, qui se satisferait bien de rester dans le chaos et l’inactivité », comme le dit Gabriel Attal, le crieur public officiel du Sanitaristan, on la boucle. Défiler dans les rues est un acte nécessaire. Oui, mais un moment. Juste un moment. Maigres sont les réponses aux questions que l’on ne pose pas ! Au contraire, ce qui retient notre attention et nous fait pousser des cris d’orfraie, c’est le foutre et ses parfums de scandale. Qui baise avec qui ? Malheureusement, on vit dans une société de tapettes bisounoursées où pulullent les faux intellos. Des légions de personnes informées qui ne traduisent pas leur réflexion en actes, qui ne les mettent pas en pratique, préférant le dire à l’agir.
Oui je sais, ça fait chier….

Qu’on le veuille ou non, nous sommes responsables de ce jeu de massacre. Qu’importe le royaume ou la république, puisqu’on laisse cette minorité puissante et anonyme nous soumettre à ce bondage idéologique et sanitaire ! On accepte même qu’elle gère notre futur, celui de nos enfants et petits-enfants. On ne considère pas que cette violence indicible d’Etat mérite une réponse violente. Non. On se contente des manifestations bienveillantes qui veillent au grain, sans débordement. Protestons mais sans lever la voix, battons-nous mais sans lever le poing !

Notre responsabilité en tant que peuple, jamais il ne faut en parler ! C’est tabou. Il est plus facile de trouver un bouc émissaire que l’on peut guillotiner virtuellement que de nous remettre en question et dans nos actes et dans ce qui ne les motive pas ou si peu. On refuse d’admettre que les dés sont pipés et que nous n’avons pas notre mot à dire. Juste obéir, nous soumettre, accepter d’être les nouveaux serfs de ce futur globalisé numérisé et déshumanisé. On n’a toujours pas compris, et encore moins spirituellement, qu’il y a une nécessité absolue d’être un samouraï, autant que d’être un paysan, quand la situation l’exige. On ne part pas en guerre avec un rateau à la main. On y va avec un sabre ! Abattre ceux qui nous opprime, tout le monde en rêve. Personne ne le fait. Les révolutions sont toujours faites par des bourgeois qui s’ennuient, se consument d’envie pour les élites et ont la trouille de perdre leurs acquis. D’ailleurs, plutôt que de révolution, il serait plus juste de parler de réajustement. Un acte grave. Comme le père qui flanque une torgnole à son gamin parce que celui-ci a mis les doigts dans la prise et qu’il risque d’être électrocuté. Evidemment que ce réajustement serait libérateur, le symptôme d’une société saine, qui risque sa vie pour ses convictions.

Macron nous refourgue des draps, des chaussures, des chaussettes et des culottes. Et il nous les vend à nous parce que nous sommes les acheteurs. Il a dévoyé la démocratie pour nous imposer une démocratie transgenre. Il nous la vend au boniment en essayant de nous faire croire que c’est du vrai beurre. Un bon beurre de baratte. Sauf que c’est l’emballage qui a pris le dessus sur la matière, sur le contenu. Celui-là, on le cache. On fait comme si il n’existait pas. De toute façon pour en parler, il faut avoir de la culture. Elle est accessible, mais on ne la cherche pas. On prèfère le porno, les terrasses, la fête et le foot. On se contente donc de sucer les os qu’il nous jette et de se rasassier des miettes. Pourtant, c’est nous qui produisons les draps, les chaussures, les chaussettes et les culottes. Leurs paradis fiscaux, ils nous les doivent !

La seule question que l’on devrait se poser est la suivante : qu’est-ce qui fait nous refusons de désobéir civilement1 et massivement face à cette situation inique ? Pourquoi n’y a-t-il pas assez d’amour et de bienveillance dans notre vie, pour nous-même d’abord, notre famille et nos proches ensuite, et puis tous les autres pour contrecarrer cette minorité arrogante ? Si l’on n’était pas aussi lobotomisés, quoi de plus sain psychiquement que de passer à l’acte ? Car enfin, le thermomètre pour juger de la santé d’une société est sa vigilance constante pour justement empêcher cette minorité de la fouler aux pieds et d’en exiger le respect.

La démocratie se caractérise par des droits et des devoirs, mais aussi par une société marquée pas « l’égalité des conditions ». Mais pour qu’une démocratie en soit réellement une, il faut aussi qu’elle soit faite par et pour le peuple et non au bénéfice d’une extra minorité qui en tient les rênes, te ment, met en coupe réglée un futur, qui s’augure monstrueux, pour plusieurs générations, décide que nos organismes sont un bien public dont elle peut disposer à sa guise, lacère nos libertés indviduelles et collectives, nous envoie se faire casser la gueule à se place, bref nous impose ses camisoles de force… Et même là, elle arrive à nous vendre ses cibles. Hier le Boche ou le sale Juif, demain le sale Musulman, aujourd’hui le non vacciné, et de tout temps la femme.

« En politique, ce qu’il y a souvent de plus difficile à apprécier et à comprendre, c’est ce qui se passe sous nos yeux », écrivit non sans justesse Tocqueville.

Heureusement, il vient toujours un moment où ….

 

© L’Ombre du Regard Ed., Mélanie Talcott – 07/08/2021.
Aucune reproduction, même partielle, autres que celles prévues à l’article L 122-5 du code de la propriété intellectuelle, ne peut être faite de l’ensemble de ce site sans l’autorisation expresse de l’auteur.

 

Notes
1. – Désobéissance civle : https://www.humanite.fr/tribunes/oui-la-desobeissance-civile-559493
https://www.cairn.info/revue-interdisciplinaire-d-etudes-juridiques-1997-2-page-27.htm
-579.htmhttps://www.jurisdoctoria.net/2017/03/la-reconnaissance-de-la-desobeissance-civile-en-democratie/

Loading

Lisez et partagez avec bienveillance

Leave a Comment

error: Content is protected !!