Sauver des vies ? Vraiment ?
« Dans les pays développés, l’obsession de la santé parfaite est devenue un facteur pathogène prédominant. Le système médical, dans un monde imprégné de l’idéal instrumental de la science, crée sans cesse de nouveaux besoins de soins. Mais plus grande est l’offre de santé, plus les gens répondent qu’ils ont des problèmes, des besoins, des maladies. Chacun exige que le progrès mette fin aux souffrances du corps,maintienne le plus longtemps possible la fraîcheur de la jeunesse, et prolonge la vie à l’infini. Ni vieillesse, ni douleur, ni mort. Oubliant ainsi qu’un tel dégoût de l’art de souffrir est la négation même de la condition humaine. » écrivait dans les années 70, Ivan Illich, l’auteur de Némésis Médicale, l’expropriation de la santé.
Optimiser la vie à n’importe quel prix, telle est la liturgie sanitaire industrielle actuelle, qui est au beau fixe depuis le début du vingtième siècle. Cela a commencé avec une révolution médicamenteuse, celle de l’aspirine découverte en 1897 par le laboratoire Bayer. Au printemps 1918, la grippe espagnole leur ouvrit un marché très porteur. Pratiquement le monde entier. Des millions de malades, des millions de morts suite aux complications engendrées, entre autres, par l’impact toxicologique d’un surdosage d’aspirine.1
Conjointement, l’autre révolution fut agricole. A la fin de la Première Guerre Mondiale, les sols se retrouvèrent gavés de nitrates, ceux contenus dans les bombes, les obus et les munitions. Très vite, on remarqua que partout, ça repoussait grand, dru et fort ! Ce qui n’échappa pas à l’industrie chimique. Ni une, ni deux, elle recycla la mort et le sang. Finis les échanges qui se faisaient naturellement et spontanément entre ciel et terre. Augmenter rapidement le rendement fut l’innovation d’une révolution verte heureuse. Et pouf, un shoot d’azote, le LSD des céréales. Dans la foulée, on refit une beauté esthétique et génétique aux blés afin de les raccourcir, histoire que le nitrate leur entre mieux dans la peau, surtout dans les tiges secondaires. C’est ainsi qu’après avoir flingué les êtres humains, le nitrate fit des céréales, notamment du blé, des mutants allaités aux désherbants, aux fongicides et aux insecticides, capables de pousser à l’identique sur n’importe quel terrain, et donc d’être maintenus en santé artificielle en suivant le même patron chimique !
Rapidement, on suivit ce schéma pour les humains. Le malade y perdit son particularisme, le médicament devint une panacée à spectre large. Les antibiotiques en sont la parfaite illustration. Les années 50 marquèrent l’émergence des premières multinationales pharmaceutiques. Le médicament est alors devenu un produit de consommation courante dont l’usage s’est peu à peu banalisé, tandis que nous nous transformions en produits mercantiles et en cobayes consentants.
Oui je sais, ça fait chier.
Si la Terre a ses Attila Monsanto, nous avons les Big Pharma et ses holocaustes chimiques.
Sur l’une, la disparition de tous les minuscules êtres vivants dans l’humus, des insectes, butineurs ou non, des papillons jusqu’aux oiseaux, tout un petit monde qui vivait en symbiose et assurait des fonctions de pollinisation, de dispersion des semences, de recyclage de la matière organique et participait à la chaîne alimentaire des uns et des autres, a laissé le champ libre aux nuisibles et à un sol mort. Plus d’insectes, plus de coquelicots, plus de bleuets, plus d’oiseaux. Printemps muets, étés funèbres. Grenouilles, hérissons, vers de terre qui tirent silencieusement leur révérence. L’eau, toutes les rivières sont polluées, toutes les mers sont polluées, le moindre ruisseau… La pluie est polluée. Même la lune ! Là où on s’installe, on dépose notre caca, nos poubelles pour l’éternité. The show must go on !
Dans l’autre, dans nos organismes : pesticides, insecticides, engrais, métaux lourds, hydrocarbures, déchets industriels, plastiques et autres polluants mutagènes, cancérigènes, reprotoxiques, plus ou moins dégradables, nutriments artificiels que nous retrouvons dans l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, les aliments que nous mangeons, substances qui niquent sournoisement notre écosystème et auxquelles, il nous faut ajouter les multiples iatrogénies médicamenteuses, parfois mutagènes, tératogènes, cancérigènes, et également perturbateurs endocriniens. Une liste non exhaustive et actualisée sans cesse de substances étrangères à notre écosystème qui ne sait pas les identifier et doit les décrypter élément par élément pour les assimiler. Certaines d’ailleurs ne s’éliminent jamais. Nous avons aussi nos déchetteries, notamment pour les métaux lourds, qui se stockent dans des organes pour lesquels ils éprouvent une affinité ou tropisme, à tel point que même nos cadavres ne se décomposent plus ou mal. C’est dire si l’on est des vivants momifiés !
Au début, notre organisme, tout frais tout beau, lutte vaillamment contre ces envahisseurs, avant d’abandonner au fil des ans la gestion de notre milieu intérieur aux maladies chroniques, dégénératives et auto-immunes. Notre système immunitaire se déglingue, s’essouffle. Notre start-up nation interne est hors service. Comment s’étonner alors qu’un virus, celui-ci ou un autre, nous colonise sans rencontrer de résistance ? Open bar pour tous les microbes. Passés, présents et à venir.
Dans nos sociétés civilisées, où du sans domicile fixe au président, quel qu’il soit, tout doit passer par le pognon et se monétiser. Tout ce que nous jugeons impropre à la consommation mentale qui nous formate. tout ce qui est susceptible d’arrêter notre course, on ne sait même plus ni vers quoi, ni vers où, nous flanque la frousse. Au moindre bobo, on se précipite sur un anti machin. Du berceau à notre dernier souffle. Ainsi celles et ceux, jeunes ou non, qui souffrent de maladies chroniques ou dégénératives, se shootent-elles quotidiennement et plusieurs fois par jour avec un nombre impressionnant de médocs, et ce des années durant. Pratique consumériste qui a été volontairement institutionnalisée par les Big Pharma et ses actionnaires, en collaboration avec l’OMS et les politiques dont elles financent les campagnes, les chefs de gouvernement et les médias dont elles achètent la complaisance, les chercheurs dont elles assurent les recherches. « Les compagnies pharmaceutiques sont plus intéressées par votre porte-monnaie que par votre guérison. C’est pourquoi les recherches sont soudainement détournées vers la découverte de médicaments qui ne guérissent pas, mais qui rendent les maladies chroniques, ce qui apporte une amélioration aux malades mais qui disparaît lorsqu’ils arrêtent de prendre le médicament. », a jugé le biochimiste britannique, prix Nobel de médecine, Richard John Robert.
Véritable police de la pensée comme on peut le constater en ces temps covidiens, les Big Pharm prospèrent tandis que nos organismes peu à peu perdent leur identité pour revêtir celle de tel ou tel médicament. Tu crois t’appeler Cécile ou Paul. En fait, ton sang, tes liquides organiques, jusqu’à ta pensée, s’appellent Ibuprofen, corticoïde, antidouleurs, antidépresseurs, antibiotiques ou antirhumatismaux, à l’instar de la terre cultivable qui se nomme désormais glyphosate. Les personnes âgées meurent de la Covid parce que leur caisse de retraite « système immunitaire » n’a plus de fonds disponibles. Par usure et par surcharge. Les vacciner contre la Covid a surtout pour vertu de chambouler leur équilibre instable et de donner bonne conscience aux « pères la vertu » politico-scientifico-médicaux.
Booster son immunité n’est pas seulement une affaire de vitamines D et C, ni même d’une alimentation saine. Ou alors comment expliquer qu’en novembre 2020, l’Afrique, ce continent de plus d’un milliard deux cent millions d’habitants déplore moins de morts en huit mois que la France qui n’en compte que soixante sept, alors même que la densité de la population urbaine africaine est très importante et que pour la plupart, la misère est leur pain quotidien ? Le soleil ? La vitamine D ? Les gestes barrières ? Les tests ? La génétique ? Immunité locale pré-existante ? On ne sait pas. Mais peut-être le secret vient-il du fait que l’Africain n’a jamais cessé de côtoyer la mort et que l’Européen, lui, redécouvre son visage.
Le système immunitaire ne se résume pas uniquement à ses milliards de cellules, globules blancs, leucocytes et lymphocytes, à ses protéines uniques ou anticorps, et aux produits chimiques qui transmettent sa réponse, ni aux organes chargés de le renouveler et d’orchestrer cet ensemble. Il n’est pas seulement mécanique, mais aussi spirituel. Il ne fonctionne plein gaz que lorsque le physique s’allie au psychique et que le désir d’Etre prend le dessus. Dans nos sociétés où l’on peut tout avoir ou presque, où le Paraître a pris le pas sur l’Être, où les médicaments font office d’appeaux et annihilent chez la plupart, la volonté de s’en sortir en comprenant le pourquoi de leur maladie, le système immunitaire s’étiole silencieusement et devient sourd au dialogue entre le Soi et le Non Soi. Se sentir bien dans ses baskets, c’est le Soi. Le contraire, être exilé de soi-même, correspond au Non Soi. Le système immunitaire cherche alors à s’en débarrasser. Qu’il s’agisse de microbes bien réels ou de parasites psychiques beaucoup plus subtils. En terme de philologie, il a un lien intime avec le manque. Quand on désire très fortement quelque chose, par exemple trouver à manger pour survivre, il se renforce. Répondre à chacune des envies d’un gamin, le protéger excessivement du froid, de la misère, de la peine, de la mort d’une personnes aimée, le gaver d’antibiotiques au premier symptôme bénin, c’est ouvrir la porte à un individu faible physiquement et psychiquement.
C’est parce que l’on se confronte à la réalité de la vie, dans sa dualité, dans tout ce qu’elle est, dans tous ses contrastes et ses contradictions, et à la mort qui la conclut, qu’il est performant. C’est un véritable athlète et il faut l’entretenir. Quand on a le ventre sur les genoux, on court moins vite ! Malheureusement, nous sommes de moins en moins capables d’intégrer et d’assumer la douleur. Nous sommes de moins en moins capables d’intégrer le silence, la soif, la faim, nos émotions. Pire encore, nous sommes de moins en moins capables d’intégrer la mort. Les Requiescat in pace virtuels et médiatiques ont remplacé les rites qui l’accompagnaient. On ne meurt plus, on part. Elle est devenue contre nature. C’est la mort blanche. Sans existence. On ne sait plus comment y faire face. Les gens ne sont plus célébrés dans leur vie. Pourquoi le seraient-ils quand ils meurent ? Au nom du Covid, on leur colle des ultimes gestes barrière. Jusqu’à l’interdiction de contempler celui ou celle – père, mère, grands parents -, qui en meurt ! S’éteindre au milieu de siens, ne pas être entubé de partout, au propre comme au figuré ? Le paradigme médico-scientifique aujourd’hui nous le refuse. Dernier shoot de gel hydroalcoolique ! La vie, nos vies, leurs dépouilles et leur avenir, reposent désormais dans des catafalques covidiens et vaccinaux, modélisés eux aussi.
Oui je sais, ça fait sacrément chier.
Sauver des vies ? Vraiment ?
Ce même paradigme refuse aussi obstinément la possibilité de tout traitement préventif et thérapeutique allopathique. Et je ne parle même pas de ceux proposés par les médecines dites alternatives. Là, ses laquais se gargarisent de rires méprisants, en toute ignorance de cause ! Ils poussent l’obstination à une telle extrême, qu’ils n’en recherchent aucun, tant ce qui n’émane pas de leur caboche est jugé comme une insulte à leur savoir éclairé et une hérésie complotiste face à la seule bible qu’il brandisse comme parole d’évangile : le vaccin. Toujours en rappel, évidemment, pour « sortir définitivement de la crise » et voir enfin la « fin du tunnel ». Exit donc l’hydroxychloroquine, l’ivermectine, la colchicine, la chlorpromazine, et combien d’autres, tous cloués au pilori de l’obligation prouvée et approuvée d’études cliniques officielles qui pour être crédibles, exigent l’aval officieux des Big Pharma et la bénédiction de l’OMS qui, prudente jusqu’au boutisme, proclame : « À ce jour, aucun médicament n’est recommandé pour prévenir ou traiter le coronavirus. Des traitements spécifiques sont à l’étude et seront testés par des essais cliniques. » Cela n’a pas empêché cette docte organisation de promouvoir l’inefficace Remdesivir au prix exorbitant. Conçues pour temporiser, et non guérir, des pathologies différentes, se pourrait-il que ces molécules, toutes classées sous X, modifient le pH cellulaire, rendant la vie impossible au Covid, puisqu’il a été démontré que l’acidose favorise l’infection2 ? La multiplicité des opinions, inclus et surtout dans la recherche, a eu pour corollaire de renvoyer le Primum non nocere, formule que l’on prête à Hippocrate dans son Traité des épidémies, à une billevesée de doux rêveur.
Artefacts de la manipulation, de la peur et des contrevérités… Toute dissidence est violemment excommuniée par le Conseil de l’Ordre de sinistre mémoire pétainiste et par la doxa de la bien-pensance scientifico-médiatique qui codifient les diktats invraisemblables d’une dictature sanitaire perverse, nous déroulant le tapis monstrueux d’une pandémie durable et renouvelable. On a presque envie de l’assimiler à une promotion écolo ! L’art de guérir est désormais un art obsolète. Interdiction de prescrire, interdiction de prévenir. Range ton stétho, ferme ta gueule et obéis. Place au doliprane et à la consultation sans contact. En Occident, complètement sous l’emprise du diagnostic technologique qui autopsie le vivant sous tous les angles et en quatre dimensions, la quantité d’examens a remplacé la qualité et l’écoute bienveillante du médecin clinicien. Le savoir, l’expérience, le dialogue avec le patient, l’observation, la déduction, l’intuition, on s’en tape. Privés de cet art relationnel, fondé aussi sur un savoir-être, bien des médecins sont actuellement sacrifiés sur l’autel d’une médecine purgative et technocrate. Médecine déshumanisée que je refuse. Médecins qui prescrivent comme des agents techniques de la santé. Mais sans doute, ne suis-plus en osmose avec mon époque.
Oui je sais ça fait chier.
© L’Ombre du Regard Ed., Mélanie Talcott –10/02/2021
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Notes
1. – Les méfaits de l’aspirine durant la grippe espagnole de 1918 : Salicylates and Pandemic Influenza Mortality, 1918–1919 Pharmacology, Pathology, and Historic Evidence // Salicylates Cause Immediate Lung Toxicity and May Predispose to Bacterial Infection by Increasing Lung Fluid and Protein Levels and Impairing Mucociliary Clearance – Voir aussi : https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-aspirine-peut-etre-aggrave-pandemie-grippe-1918-20678/
2. – Acidose et Covid 19 – Acidosis increases ACE2 expression and SARS-CoV-2 infection
Covid et boues d’épandange – pH
Pour lire l’intégralité du dossier Oui nous sommes des procureurs
https://www.lombreduregard.com/oui-je-sais-ca-fait-chier/oui-nous-sommes-procureurs-i
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